|
Peter Dixon et Walter Spanghero atendent de sortir du Tunnel
1972, ADIEU COLOMBES
Le XV de France fit donc ses adieux à Colombes lors d'un après midi froid et sec contre l'Angleterre.Pour la dernière fois les trains bondés s'étaient ébranlés depuis la gare St.Lazare.
Restait à Colombes à mourir dignement comme ceux qui se lançaient dans une ultime bravade sur l'échafaud.De ce point de vue,ce France Angleterre fut une réussite totale: "Le plus beau match auquel j'ai participé" confiera Jo Maso.
37 à 12,six essais à un,la plus large victoire des bleus sur le XV de la Rose.
Le demi d'ouverture de Dax,Jean Louis Bérot avait lancé ce mot fameux dans les vestiaires:
"Aujourd'hui ,on attaque dès la sortie du tunnel.."
Walter se souvient qu'il s'était un peu cabré devant tant d'appétit offensif:"Villepreux m'avait dit que si le coup d'envoi était donné sur lui, il contre
attaquerait tout de suite.Je lui ai répondu que j'étais d'accord mais que s'il se plantait il ne verrait plus un ballon du match.."
UN TRIOMPHE
C'est ce qui s'appelle mettre une pression positive puisque Villepreux tint sa promesse et fit remonté le ballon sur quatre vingt dix mètres.
Bien sûr tout n'était pas parfait
chez les bleus mais il suffit de revoir les deux essais de de l'ailier Bayonnais Bernard Duprat pour comprendre ce qu'avait représenté l'ambition offensive des français à l'époque de la télé en noir et blanc."Là on est passé du Boeing au Concorde,ça allait de à droite,à gauche.Alors tu restes au milieu du terrain car tu sais qu'ils vont repasser par là..."
expliqua à chaud Walter Spanghero qui avait marqué le dernier essai sur un fond de touche.
Les adieux à Colombes avaient tourné au tiomphe et le déménagement pour le Parc de Princes n'eut rien d'une punition car le nouveau stade avait aussi de beaux atouts:un coté bonbonnière,sans piste d'athlétisme et une accoustique exceptionnelle.
Le rugby français n'y perdit pas grand chose sauf le charme de la transhumance en train de banlieue.
Le pasage de témoin se fit finalement en douceur,signe d'une évolution logique vers la modernité,un peu comme le passage de la carte perforée à l'ordinateur.Loin du marché de dupes que sera vingt cinq ans plus tard,le départ pour le glacial Stade de France avant le retour à la lumière que serait la construction du grand stade voulu par la FFR.
"Texte de Jérôme Prévôt"
le Tournoi est une Fête.

|