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2210101026 -02- 1972
France
PEngland
Colombes


Duprat ouvre le bal,c'est le premier des 6 essais français.


Jo Maso dans ses oeuvres,à gauche Walter,à droite Biémouret,Claude Spanghero et Azarete.Au second plan,Bérot et Villepreux.


Pierre Villepreux dans ses oeuvres de "Prince de l'attaque":il déborde le centre anglais Beese.

Biemouret marque entre les poteaux,tandis que Barrau et Estève sot accourus pour le relever, 15-0 pour la France.


L'irrésistible départ de Walter en fond de touche

26 février 1972,je viens d'avoir 16 ans et comme beaucoup de français
je suis devant le petit écran et attend avec impatiente le match du Tournoi des 5 Nations,aujourd'hui c'est France-Angleterre à Colombes
15h,l'heure des grands matchs,j'ai coincé le vibreur de la sonnette du magasin de mes parents pour être tranquille car elle fait un bouquant d'enfer et je veux vivre ce match à 100%,sans être dérangé,le Tournoi des 5 Nations,c'est magique,et en plus c'est le dernier match à Colom-
bes,l'année prochaine les matchs auront lieu au Parc des Princes,et
mon idole Walter Spanghero fait son grand retour, alors.....

Les Adieux àColombes

Deux défaites de rang ne sauraientaller en France sans un de ces grands chambardements qui,en fouettant les énergies,agissent comme un remède miracle.Le vieux stade de Colombes est rongé par la rouille.
Les plaques de tôles ondulée de ses tribunes claquent au vent et le béton de ses gradins supportent mal outrages du temps qui est passé.
C'est le match des adieux du rugby international à la vieille carcasse.
Le xv de France a subi,lui, un fameux lifting.De l'équipe battue par l'Irlande quatre semaine auparavant,il ne reste qu'un tiers non sortant.
On a conservé Villepreux,Lux,Bérot,Estève et Bénésis.Skrela,qui avait remplacé Boffeli,blessé,en cours de match est titularisé,ainsi que Duprat,Maso,Sillières,Barrau,Biémouret,Claude Spanghero,Azarete et Iraçabal.Enfin,Walter Spanghero,écarté depuis le premier test à Bloe-mfontain,le 12 juin 1971,est rappelé avec les galons de capitaine porté par Dauga,devenu son grand rival.Celui ci est limogé,avec Bertranne,
Dourthe,Cantoni,Astre,Bofelli,Saisset,Buonomo,Martin etVaquerin.
Cette équipe,si incroyablement boulversée,compte une majorité de joueurs animés d'un esprit de revanche.A commencer par Walter Spanghero,qui a très mal vécu une disgrâce totalement injustifiée.Dans le vestiaire,il n'y va pas par quatre chemins quand,pour marquer sa prise de pouvoir,il martèle de son accent rocailleux:"on va attaquer à toute berzingue."Pour lui signifier l'accord de toute la troupe,Villepreux le meilleur arrière de son temps,pour son goût et son art de s'intercaler dans la ligne de trois-quart,a cette fameuse réplique:"Walter,on attaque dès la sortie du tunnel!"
Rarement un génie offensif,unanimement reconnu au rugby français,ne fut et ne sera plus accompli.Pour se hisser a un tel sommet de jeu,le xv de France ne bénéficiera pourtant pas d'un adversaire complaisant.
Comme à son habitude,le pack anglais est une force.
Le score n'aurait pas atteint un sommet,si face à cette solide formation anglaise,il n'y avait des Tricolores affamés,solidaires,étourdissants de créativité.Si on ne comptait,pour donner le tempo et initier les attaques les plus inspirées,un trio dont les sélectionneurs ont mésestimé la com-plicité,le talent et la complémentarité.Celui constitué de Bérot,détona- teur magistral à l'ouverture,avec sa flamme,sa vision panoramique,la qualité de son jeu au pied,Maso,génie créateur au centre des trois-quarts,dont la passe fluide est à la naissance de tant de décalages;enfin,
à l'arrière,il y a Villepreux,le numéro un des n° 15,avec sa botte monu-
mentale,mais ausii cet art incomparablede venir s'intercaler dans l'attaque dans toutes les positions.Pour cet himne à l'attaque,il règne d'ailleurs un soleil de printemps et,comme les horticulteurs du pays niçois ont distribué du mimosa en abondance,celà donne à la vieille arène moribonde un air de renaissance.

Le Nirvana Ovalien

D'entée,les bleus affirment leur mainmise.Pour contrer l'alignement
anglais,ils réduisent une touche à deux,Estève et Claude Spanghero
Celui-ci est bousculé et Villepreux passe le but sanction.L'emprise française est totale,tant Walter Spangheroet ses compagnons apportent d'enthousiasme,ne laissant aucun répit aux anglais.A la 16è minute,sur une balle rapidement dégagée Bérot ouvre sur Maso,Walter et Bénésis
accourent en soutien,plein champ,puis les trois-quarts sont là,en relais.
Lux donne a Duprat,le sprinter bayonnais passe dans un trou de souris.
D'un crochet fulgurant,il cloue sur place son vis-a-vis,Webb,pour un


CCClaude Spanghero n'a pu forcer la défense de Stevens et Burton,
Iraçabal accourt à la rescousse.
LAUDE

essai en coin que Villepreux transforme.La France mène 9-0.
Cinq minutes plus tard,prise de Walter Spanghero en fond de touche.
Skrela assure un relais explosif,perce plein champ et trouve Biemouret en soutien à l'intérieur,pour finir sous les poteaux.A 15-0,avec la trasformation de Villepreux,le XV de France vit dans un nirvana ovalien.
Il ne faut pas croire trop vite à l'anéantissement de la Rose.Avec un essai de Duckam,revenus à 15-6,les anglais réagissent avec une virulence surprenante,alors qu'on les croyait à l'agonie.Le renouveau anglais se poursuit au deuxième acte,avec d'entrée,un but monumental de Old,de 45 mètres à gauche,qui ramène le score à 15-9.


Lux prend à contre-pied l'arrière Knight et marque entre les poteaux.

SSouvenir d'apothéose pour Pierre Villepreux,Walter et Maso


Du Jamais Vu

La menace anglaise est définitivement étouffée par une reprise de la pression française.Sur une mêlée,un côté fermé est magistralement joué par Maso,avec Villepreux intercalé,qui lance Sillières à l'essai.
Cette réussite montre que Maso et Villepreux,qui se sont fait une certaine idée de l'attaque,ont longuement mûri leur technique au soleil de leurs ambitions.Pour le public,combléles visions se mêlent,se super-
posent,se télescopent.C'est une explosion,un festival,un feu d'artifice tel que les plus anciens témoins de Colombes ne se souviennent pas avoir vu quelque chose de pareil.Tout celà est ponctué par trois nou- veaux essais d'anthologie.Le premier est marqué par Lux,qui,d'un cro-
chet sur Fielding,achève sous les poteaux une action menée par Claude Spanghero et Maso.Le deuxième est l'oeuvre de Walter Spanghero,si souvent à la peine sur cette pelouse,où il a tellement mis les mains dans des regroupements furieux,où beaucoup n'osaient pas mettre les pieds.Sur une touche longue anglaise,Walter va cueillir le ballon lançé au de-là du verrouilleur et,alors que les défenseurs se portent sur Skrela,le capitaine tricolore feinte la passe,pour aller marquer entre les poteaux.Le XV de france joue avec l'allégresse des "Bandas" de Dax qui font un joyeux tintamarre et dansent des fandangos endiablés,com- me après la mort du dernier
toro.Il joue un jeu empanaché,plein de soleil.Vibrante,éperdue de plaisir,la foule scande "Span-ghé-ro!Span-ghé-ro!".Enfin le coup de grâce est porté sur une touche favorable,sur laquelle on voit encore Maso donner à Villepreux intercalé,avant de le redoubler,et d'une passe suave,mettre Duprat en débordement sur l'aile droite.Avec les transformations de Villepreux,le score atteint la marque historique de 37 à 12.
Cet exploit est salué ainsi par L'Equipe:"Nous avons vécu un match a vous couper le souffle,à vous éteindre la voix,à vous laisser pantelant et heureux.Jamais,au grand jamais,nous n'avons vu une équipe telle- ment assoifée d'attaque.Jamis non plus,nous n'avons assisté à une semblable démonstration,de ce qui peut être tenté dans le domaine off-ensif.Le rugby est un jeu de telles dimensions qu'il offre mille voies pour atteindre la grandeur.Le défi du XV de France était probalement le plus ambitieux et c'est en celà,sans doute,que sa réussite est excepti-
onnelle."
Colombes,le jardin des Tricolores,méritaient bien un tel chef d'Oeuvre
pour dire un adieu.
Touché aux côtes,Walter Spanghero est un peu vite remplacé.Il va faire le voyage de Cardiff comme réserviste.Celaramène Benoît Dauga en n°8,pour son ultime match international,Pierre Villepreux prenant le capitanat.A l'Arms Park rénové,il étrenne ses galons par deux buts énormes de plus de 50 mètres,mais celà ne suffit pas.Privé de Walter,
son incomparable animateur,le XV de France est étouffé (20-6) par un ensemble gallois impressionant de maîtrise,d'organisations et aussi de talent individuel.Cette démonstration des Diables Rouges n'en restent pas moins une symphonie
inachevée.L'annulation des deux matchs à Dublin,à la suite des tragiques évènements de Derry,fait que,pour la première et unique fois,le Tournoi,décapité,ne connaît pas de vainqueur.




LSur touche,Max Barrau ouvre avec promptitude vers ses lignes arrières.Biemouret et Skrela sont aux aguets, Neary s'est infiltré en fond de touche entre Barrau et ses partenaires.inutilement.La vitesse de transmission de Barrau a fait merveille.Maintenant l'attaque peut s'ébranler.


wWalter Spanghero reviens sur son dernier match joué à Colombes


VIDEOS :France-Angleterre 1972: But de Villepreux , Essai de Duprat , de Biémouret ,
???????? , dde Sillièreres s , de Jean-Pierre lux , de Walter Spanghero et de Duprat (2)
mitiés rugbystiques, Jean-René.

 
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