jean - rene chat archives

March 15th 2014
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MURRAYFIELD - 16 Mars 1974 - ( photo de Jean-René,prise de ma place de stade)

*Il y a quarante ans,je me trouvais à Murrayfield pour mon premier matche de Rugby à l'étranger,pour moi c'est donc une date anniversaire.
..C'est pourquoi,ma page rétro de rugby à "Papa" ,vous raconte cette semaine mon premier voyage à Edimbourg.En effet après être revenu sur les matches de 1984,en suivant l'ordre du Tournoi de cette année,c'est à dire: Rugby à papa N° 16 - France-Angleterre 84,Rugby à Papa N° 17 -Wales-France 84 et Rugby à Papa N° 19 -Scotland-France 84,aujourd'hui, dans la continuité j'aurais dû vous raconté le match entre la France et l'Irlande 1984,mais je n'ai pu m'empêché de replonger dans mes souvenirs de ce match,disputé à Murrayfield en 1974,qui pour moi a été un déclic dans ma vie de supporter du XV deFrance.
J'espère que vous m'excuserer de cette incartade,et ne soyez pas trop déçu,parce que je vous promets que cette page de Rugby à Papa,France-Irlande 1984,viendra sous peu.
En cette année 1974,le Tournoi s'achève donc,par cet Ecosse-France à Murrayfield et Angleterre-Pays de Galles à Twickenham.Trois équipes restent en course pour la victoir finale:l'Irlande 5pts,qui a joué tous ses matches,le Pays de Galles et la France 4pts.Une victoire assurerait donc les Français de la première place,seul ou avec les Gallois selon le résultat obtenu par ses derniers à Twickenham.Pour gagner le XV de France comptera une fois de plus sur la botte de Romeu et sur la puissance de son pack dans le combat au sol,ainsi que sur les jambes de Max Barrau qui fera sa rentrée.Mais le rythme des avants écossais,leur taille en touche,leur force en mêlée fermée et ouverte sont des arguments au moins impressionants.
Donc ne manquer pas de lire ma nouvelle page rétro de rugby à "Papa" N° 20,encore tout un programme!....

C'est tout de même étrange,ces matches de rugby qui ont lieu,ici et là,le 16 mars ou comme celui qui arrive samedi prochain-15 mars- et dès fois comme celui du 17 Mars 1984,c'est à dire le jour de la célèbre SAINT-PATRICK.

SAINT-PATRICK n'est pas Mort

La marée basse découvre les fonds de la Liffey qui traverse Dublin:la nuit y plonge d'autant plus rapidement que des nuages sombres enveloppent le ciel. "Nice weather",s'exclame une dame qui,sur lAston quay,monte dans un étonnant bus à étage blanc,décoré de textes de journaux.Son amie opine,heureuse elle aussi qu'il ne pleuve pas.Le printemps se glisse dans les jardins et les parcs,habille de jaune les hampes des forsythias,de rouge les rameaux épineux des cognassiers et pare de toute les couleurs les corolles des primevères.L'air reste doux malgré la tombée de la nuit et les Dublinois traînent dans Grafton street,se hâtent d'effectuer leurs derniers achats car après-demain,lundi17 mars,sera férié.
En Irlande,tout le pays célèbrera la Saint-patrick,les irlandais ont déjà le coeur en fête,prêt à honorer leur Saint patron,qui,au Vè siècle,développa le christianisme en endurant mille épreuves et en accomplissant d'innombrables miracles.Ils sont d'ailleurs certain qu'il s'agit du plus grand de tous les saints et quelques-uns restent convaincus que c'est lui qui jugera les Irlandais qui voudront enter au paradis.
Le coin de ciel qui leur est réservé ne peut que ressembler à un immense pub où ils boiront tout à loisir de la bonne bière - irlandaise évidemment - en écoutant des ballades et en bavardant,histoire de refaire le monde.En attendant,ils se contentent dès que la journée est finie,de passer la soirée dans les villages.De quoi entamer la Saint-Patrick dans les meilleurs conditions car les barmen ne cessent d'emplir des pintes de Stout,le verre ou glass est réservé aux étrangés ou aux malades.La Guinness jaillit dans le verre,puis les micros bulles qui descendent tout d'abord et finissent par remonter lentement en formant une collerette d'un blanc parfait alors que le reste du verre prend une couleur sombre,presque noire.Ne vous y tromper pas,la Guinness malgré sa couleur foncée ne fait que 4° d'alcool,moin fort que beaucoup de cidre et même de bières blondes.La bière rousse,la Smithwick's,prend toute les nuances de l'ambre et cette ale n'est frangée que d'un léger liseré d'écume tout comme la Harp lager,une blonde d'un or clair qui frémit contre le le bord des pints.Il faut au moins deux pintes pour goûter les charmes de l'ambiance,trois pour se mettre à chanter.La nuit est tombée depuis longtemps dans Bagot street où tous les pubs ont fait le plein,à tel point que devant O' Donoghues,des jeunes boivent assis sur le trottoir ou dans une cour voisine.Il semble impossible d'accéder au comptoir.Presque en face,Floey's est plus calme,il faut dire que les salles se répartissent sur trois étages;au deuxième deux guitaristes chantent,tanôt ensemble,tantôt isolément.La salle applaudit,demande un air,bat la mesure,chante...Et la bière coule dans les gosiers...Saint-Patrick n'est plus tout à fait mort!

Le Grand jour est arrivé et,du ciel,le grand saint a envoyé quelques rayons de soleil qui s'infiltrent à travers les nuages.Dans toutes les villes auront lieu des défilés mais le plus prestgieux,la Saint Patrick's day parade se déroule à Dublin.Tous les groupes convergent autour du parc de Saint Stephen's Green,d'où partira la parade,à 11 heures du matin.A chaque coin de rue,des vendeurs proposent des touffes de petits trèfle,le fameux shamerock à trois feuilles.Au Vè siècle,Saint-Patrick en fit le symbole de la Sainte Trinité et par conséquent,du christianisme.Presque tous les Dublinois,y compris certains austères policiers,arborent cette petite plante qui est devenue l'emblème du pays.On achète également des chapeaux ou des casquettes,des macarons vert et blanc et de petits drapeaux qu'agitent les enfants.La foule se masse le long de l'itinéraire qui du sud au nord,traverse le coeur de la capitale.
Les ambassadeurs arrivent les uns après les autres puis le premier ministre et,dans un somptueux carosse,le Lord Maire.Face à la tribune officielle,la fanfare de l'armée a pris position et joue des airs martiaux.Puis la fanfare se tue et les représentants des diverses confessions bénissent le trèfle et prononcent quelques mots.Tout le corps professoral de Trinity College,en costume de cérémonie,toge à large parement vert,est assis en bonne place.

On vient de loin pour fêter Saint-Patrick
Il est près de midi quand apparaît la bannière bleue de l'Université qui ouvre le défilé.Pendant plus de deux heures,les groupes vont se succéder.Plus de six mille participants répartis en quatre-vingt trois groupes défilent ainsi sur deux kilomètres et demi,parmi quelque 400 000 spectateurs.La fanfare du festival de Tallagh,en bleu et blanc,ouvre les festivités.Des jeunes filles agitent des drapeaux jaune,blanc et bleu.Entourant deux immenses pages du livre de Kells.Ils sont suivis de la Garde de Mount Vernon,venue des Etats-Unis.Plus de vingt formations ont traversé l'Atlantique pour marquer leur attachement à un pays dont les émigrants furent souvent leurs ancêtres:New-York n'est elle pas la plus grande ville irlandaise du monde?Beaucoup d'américains retrouvent ainsi quelques racines et d'astucieux spectateurs leur proposent de remonter le temps en participant à des banquets médiévaux avec costume et musique d'époque,ou en assistant à des soirées de ballades traditionnelles qu'ils agrémentent de "yippies" et sifflements des plus sauvages rodéos.
Suivent ensuite, les membres de l'Association de la Brigade irlandaise qui intervint pendant la guerre d'indépendance,puis les enfants danois du Tivoli garden boys band,puis la Musikverein de Rudenau représentant l'Allemagne alors que la musique de la première région militaire de France défile en ordre impeccable,également la troupe de l'Université de l'Illinois forte de 180 participants.

A 18h30,le Lord Maire de Dublin remet à l'Hotel Burlington les récompenses attribuées aux meilleurs formations.Cette manifestation est suivie d'un grand bal.Plus de mille personnes, en habit et robe du soir.Alors que le soleil disparaît,sur les quais de la Liffey,un homme qui a trop fêté Patr'hic,avance avec difficulté.Afin de ne pas perdre sa route,il laisse une main sur le parapet.D'un regard vague il contemple un horizon bien flou,en jurant,probablement au grand saint,qu'il ne recommencera plus.

 

Bon match à toutes et à tous,que le meilleur gagne et souhaitons un bon match à O' Driscoll,qui joue là son dernier matche internationale.
N'oubliez pas d'aller voir ma nouvelle page de Rugby à Papa!


Joyeuse Saint-Patrick -lundi 17 mars- à toutes et à tous également
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