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Roger
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221010101918 - 1984
Roger
PCouderC
Le 16ème Homme

Durant son dernier Tournoi, Roger prend sa plume,pour écrire
"Adieu les Petits"
La Préface étant bien sûr de Pierre Albaladejo:

SACRE ROGER !...
par
Pierre Albaladejo

"Cher Monsieur,

Il y a longtemps,mon cher Roger,que je voulais t'écire pour mettre les choses au point au sujet de cette lettre reçue il y a une vingtaine d'années.Il y a prescription et j'ose espérer que cette brave dame,s'il plaît à Dieu qu'elle vive encore,ne t'en voudra pas d'apprendre la vérité sur la mort de son mari dont je t'accuse.
J'ai souvent revécu cette phase de jeu qui n'avait pas de quoi précipiter une mort.Mais voilà,ce modeste drop tapé des 25 mètreslégèrement de biais et tiré sur un passe ultra
rapide de Pierrot lacroix était passé par ton micro.Ce fût fatal pour ce monsieur.
Je ne t'en veux pas d'avoir grossi ce fait,bien au contraire,même si au cours de ce match tu avais décrété qu'après ce que tu venais de voir,tu pouvais mourir.Diable de
Roger,plus de vingt ans passés et tu es toujours là...et moi aussi...
A croire que nous étions faits pour être complices et vivre ensemble les moments les plus fous et exaltants de notre vie.Celle que je n'échangerai contre aucune autre.Et celà,Roger,je te le dois comme une multitude d'anciens joueurs te doivent d'être ce qu'ils sont.Ils ne sont pas ingrats,ils le savent,et lorsque l'occasion se présente ils n'oublient pas de m'en parler,comme pour te dire merci.Je ne te fais pas toujours ces commissions parce que tu pourrais te prendre pour le Bon Dieu,et celà me gênerait,
d'autant que le Bon Dieu,me disait ma grand-mère,ne ment jamais,il se trompe,comme toi Roger,comme toi.
A ceux qui pensent que tu exagérais les faits,je répondrai pour toi qu'après tout les mathématiques n'ont jamais été ton fort : il est vrai que d'un décimètre à un décamètre il n'y a orthographiquement que peude différence!...Remarque,tu n'as jamais été très doué non plus,pour lire les centigrades.Je me souviens de ton débutde reportage à Constantza où tu avais annoncé qu'il faisait -40°.tu sais,la veille du jour où tu avais glissé sur le quai de la gare et que les roues du train t'avaient enlevé ta casquette.


Le geste prompt de Bofelli tirant le signal d'alarme te sauva la vie.Depuis ce jour, "Bof" devint pour toi le plus grand troisième ligne aile de ce siècle.Nous pouvons lui et moi t'avouer,aujourd'hui,que le train n'avait jamais démarré.
Et la chaleur du désert du Karro en Afrique du Sud,t'en souviens-tu?...C'était ta deuxième traversée après celle de 68.Nous avions l'aller dans une voiture conduite par un condamné à mort par contumace et le retour par avion.Là,je suis d'accord,tu avais moins risqué à l'aller qu'au retour.Car,depuis,l'otite de l'aviateur ne te quitte plus.
Et Auckland,pour le triomphe français du 14 juillet 1979 contre les Néo-Zélandais,
lorsque tu devins le premier commentateur au monde à décrire une phase de jeu en chantant.Il fallait le faire !
Et Chicago,et Sydney, et Johannesburg et twickenham et...alouette!...
Et ça suffit pour aujourd'hui.
J'eusse préféré que ton livre s'appelât "Au revoir les petits,mais l'adieu que tu leurs dédies est le signe volontaire de ton caractère,et aussi le côté réfléchi d'une grande sortie.Comme le torero Antonio Bienvenida un soir d'apothéose à la Monumental de Madrid,tu quittes le cirque par la grande porte.Celle que l'on ouvre exceptionnelle-ment et que l'on referme sur les exploits de légende.Je souhaite que cette sortie reste un exemple de la relativité et de la précarité des choses.
Le rugby a été beaucoup pour toi.Tu lui a donné un ton et une couleur particulière qui nous faisaient bien digérer quelques sombres après-midi.Ta passion a été une mrveil-leuse aubaine pour ce jeu.Derrière cele-ci se cachait l'homme.Celui dont la sensibilité et la générosité exemplaire ne peuvent laisser indifférent.
Voilà que je m'écarte et que j'empiète dans ton autre vie,cele qui t'est personnele.
Tu veux la garser secrète,et tu as raison.Pourtant permets moi de te décerner à "Nanou", ta charmante épouse,les palmes du dévouement et de la patiente.Le rugby t'as si souvent écarté d'elle qu'elle mérite bien cette pensée.
Au fait,elle aura à te supporter à l'heure des prochains tournois.
La fête continue,le rugby aussi...et tu me manques déjà.

Ton ami

 


ROGER COUDERC, LE SEIZIEME HOMME:

Journaliste sportif,originaire du Lot, et ayant des attaches dans le Gers,un double bonus pour qui veut parler de ballon ovale.Qui plus est,il a bonne bouille et une bonne voix,le Roger,et une pointe d'accent,et un débit,et un sens des images qui vont lui permettre de réussir sur le petit écran.Roger va faire franchir la Loire au ballon ovale.Avant,c'était une terre inconue pour le ballon aux deux bouts;grâce à la faconde de Roger,à ses trouvailles verbales,à sa passion communicative,le rugby va rebondir dans toutes les cuisines,dans tous les salons,dans toutes les familles.
Partout en France,le samedi après-midi,on a désormais rendez vous avec le tournoi des Cinqs Nations.Je me souviens moi même,que quand j'étais à l'école primaire,mon instituteur,nous laissait tous seul dans la classe avec des devoirs à faire,si jamais il y avait un match de rugby le samedi après-midi à 15h00.
Roger soutient le beau jeu,il aime le rugby offensif,mais surtout l'équipe de france,dont il va devenir le supporter numéro 1,bientôt le seizième homme.Il vibre,il est sincère,il en rajoute parfois un peu,qu'importe.Après l'indicatif attendu de l'Eurovision,il nous prend sous son charme,le roger,sous sa casquette à careaux: gros écouteurs sur les oreilles,mateau ou veste de cuir,il fait son numéro,jubile,voltige...au XV de France d'être à la hauteur.Il le sera.Réussissant des tournées extraordinaires,gagnant son premier grand chelem en 1968 à Cardiff.
Roger pousse les joueurs à se sublimer,il les défend toujours et les encourage sans cesse,son leitmotiv, "Allez les Petits!", devient un mot d'ordre.Et quand le XV de france bat les Blacks chez eux,le 14 Juillet 1979,il chante la Marseillaise lors du premier essai des Bleus

AUCKLAND, Nouvelle-Zelande France, 14 Juillet 1979


 Avant match

Les Hymnes  

Essai de Gallion  

Essai de caussade  

Essai de Averous  

Drop de caussade  

Essai de Codorniou  

Essai de Mourie et fin de Match  

Roger est unique.L'émotion,la passion qu'il communique à tous les joueurs de 1960 à 1983 ne seront pas complètement étrangères aux beaux progrès réalisés alors.Pour son dernier match au Parc des Princes,les Petits lui offriront une victoire contre le Pays de Galles,le 19 mars 1983,les Français battent les Gallois par 16 à 9,Jean-Pierre Rives lui offrira son maillot immaculé de son sang,après un choc contre Blanco (nez cassé).


PARC DES PRINCES,Pays de Galles-France, 19 mars 1984

VIDEOS :

Stade 2

Hymnes

Touche droite ou pas?

Essai de Squire

Drop de Cambe

VIDEOS :

Essai d'Estève

But de Blanco

Fin de match

Duplex avec A 2

Roger avant le match

 

Aujourd'hui,des stades portent son nom,au Parc des Princes,il y même une allée "Allez les Petits".Ce qu'a fait Roger,le bonheur qu'il nous a donné,c'est énorme,et nous ne sommes pas près de l'oublier...Vive Roger,qui aimait tellement son métier,le rugby, qu'il s'en alla après avoir savouré moins d'un an sa retraite.Il avait soixante-six ans.

VIDEOS :,,

Les pieds de Bala
Tournée en Nouvelle-zélande

Au Revoir Stade 2-Juin 1983

France - Irlande 1964,Essai de Darrouy

France - Irlande 1964,2ème Essai de Darrouy


VIDEOS :

France - Galles 1968,Essai de Lilian Camberabero

Interview d'après-match,France-Irlande 1968
Remise du maillot de Jean-Pierre Rives

PHOTOS SOUVENIRS/

de Roger Couderc


Salut les petits...!

Merci Roger !

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