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2210101012 Mai 1974
Beziers
PNarbonne
Parc des Princes

Claude Spanghero perce plein champ


Yvan Buonomo et Claude Spanghero



CL'artiste Jo Maso dans ses oeuvres.

X
Pesteil lance la contre attaque


Gérard Sutra transmet à ses attaquants devant richard Astres et Walter Spanghero.

La "Der" de Walter

Mous sommes le 12 mai 1974,il fait un temps magnifique,et je suis partis
faire un tour au jardin public de mon pays,c'est la kermesse des écoles et
tout le monde est affairé autour de moi à préparé toutes sorte de divertis-
sements pour que la journée soit réussie.Mais,moi,je regarde ma montre
car aujourd'hui c'est la finale du Championnat de France de Rugby et
tout à l'heure ou plus exactement à 15h00,Béziers et Narbonne s'affron-
teront pour le titre suprême,qui brandira le fameux Bouclier de Brennus?
ce vulgaire morceau de bois entouré de cuivre roux,qui fait rêvé tous jou-
eur de Rugby,des hommes vont tout donner pour un simple morceau de
de bois,mais pas n'importe quels hommes.
En effet,le narbonnais Walter Spanghero va tirer sa révérence autour de
17h00?en cet après-midi de printemps,il a fait rêvé tant de gens amou-
reux de ce sport,et aujourd'hui je serais moi aussi narbonnais,car je vou-
drai bien qu'il parte en pleine gloire,allez Walter!Et puis,il y a aussi Clau-
de et Jean-Marie,les deux "frangins",Sangali,Maso,Sutra,Benacloï,Ferre-
ro,Viard,Montlaur,Canaguier,Salettes et Hortoland.
Et en face,les Biterrois:Pestel,Navarro,Cantoni,Cabrol,Astre,Estève,Buo-
nomo,Saïsset,Palmié,Senal,Martin,A.Vaquerin.
Que du beau monde,Mesdames et Messieurs,que la Fête soit belle,la Finale du Languedoc peut commencer,je suis de retour à la maison,insta-
llé devant mon petit écran,le monde s'arrête,il est 15h00,et le Bout de Bois nous fait rêvé!

...................................................................Jean-René \28 mai 2014\


*Walter plaqué par Saïsset,le match va basculé

Le Dernier drop entre dans la Légende

Deux foiscette saison,le 2 février à Murrayfield et le 12 mai au Parc des
Princes,de la même façon et par le même score,le rugby nous aura arra-
ché le coeur.2 février à Murrayfield:on joue déjà les arrêts de jeu depuis
trois minutes,comme l'Angleterre mène devant l'Ecosse par 14 à 13,à la fin d'un match irrespirable,le plus beau de ce Tournoi.
12 mai au parc des Princes:il reste une minute à jouer,comme Narbonne
mène devant Béziers par 14 à 13,à la fin d'une finale parfaite,dont le
Languedoc parlera encore dans cent ans.
Dans les deux cas,déjà,on s'écrie qu'il n'y a plus de Dieu,tellement il n'y
a pas de place ici pour un vaincu,mais pour un seul vainqueur: le noble
jeu.A tout prendre,on se réjouit de la victoire de l'Angleterre,fière équipe
qui revient de l'enfer; et de la même façon,on s'attendrit pour l'équipe de
Walter Spanghero et de Jo Maso,qui court depuis des lunes après cette
consécration.
Mais par deux fois le destin,armant une botte légère,va renverser à l'ulti-
me seconde le cours des évènements et,par voie de conséquence,de tous
les commentaires auxquels ils vont donner lieu.
A Murrayfield,c'est David Duckham pour une simple étourderie,qui va permettre à Andy Irvine de passer un but assassin,donnant la victoire à
l'Ecosse par 16 à 14.
Hier,au Parc des Princes,on avait déjà rangé les stylos et les banderolles
dans l'attente inassouvie et sans doute un peu folle d'un troisième drop
de Richard Astre,tout à la fois le Bergougnan et le Danos d'un Béziers à
à la hauteur de sa réputation,miraculé de ses pénibles combats contre Bourg,Lavelanet et Nice.
L'arbitre, M.Palmade,accorde une pénalité à Béziers dans ses 22 mètres.L'ASB va t'elle joué son va tout à la main?Non,c'est Cabrol qui




Henri Cabrol tente et réussi le drop de la victoire pour Béziers
à la toute dernière minute.

P
L'instant crucial de la finale,Cabrol (à g.) vient de botter son drop goal,
Maso s'est jeté sur lui en vain.Le Biterrois a pris les Narbonnais
de vitesse.C'est fini : le ballon de Cabrol a franchi la barre
transversale (à g.) Cabrol,ivre de joie,est enlacé par Saisset.
Maso,à terre,Sutra,Hortoland sont accablés.
Martin et Vaquerin exultent.
16-14 : Béziers Champion !



trouve une touche,pratiquement la dernière,aux 30 mètres narbonnais
que Maso par trois fois vient déjà de libérer pour les siens par des dé-
gagements au cordeau.
la balle,pratiquement cette dernière balle,revient à Astre sur la détente de Palmié.Il n'y a pas pour le furet biterrois l'ombre d'une chance de réussir ce troisième drop qui s'impose à tous les esprits.Mais,cerné de
toutes parts,Richard va adresser à Henri Cabrol une passe tendue à la
perfection,pareille à toutes celles qu'il a réussies pendant 80 mn,au
contraire d'un Sutra plus angoissé,fréquemment coupé de ses bases
naturelles de demi de mêlée.Pour Cabrol,le drop n'est pas des plus fa-
ciles non plus.Mais pour un botteur de son acabit,la moindre ouverture
dans la défense adverse est une invitation.L'arbitre,M.Palmade,le sait
si bien qu'il a précédé l'intention du sauveur biterrois;il court déjà dans
l'axe des poteaux pour être certain d'être le meilleur témoin du miracle
de la dernière minute.Il siffle et lève son bras.Comme l'Ecosse,Beziers
vient de gagner par 16 à 14.
Il faut admirer,dans ses conditions,les gens qui vous démontreront que
Narbonne a mal joué le coup,que Béziers avait mieux préparé son af-
faire,car il faut se demander où les mêmes se caheraient si une simple
pâquerette sous le pied de Cabrol avait emporté vers un autre destin ce
ballon de la dernière chance.

Je félicite le rugby du Languedoc pour avoir réussi cette fête là où
toutes les conditions d'une guerre se touvaient réunies.Trois esais ont
été marqués avec une résolution et un style que n'eussent pas désa-
voués les aîeux,quand ces deux équipespourtant servaient de référen-
ces à tous ceux qui clament que l'attaque de papa est morte et enter-
rée.Ces deux monstres du jeu groupé se sont mgnifiquement affrontés
dans le jeu déployé et même dans ces attaques dites "de première
main",c'est à dire à partir directement de remise en jeu,ordonnées par
l'arbitre.
Ce fût d'abord le cas du premier essai narbonnais,à la 13è mn,comme
Béziers menait déjà par un premier drop de Richard Astre,accroupi
derrière sa mêlée.Une perfection de passe de Maso sur le côté fermé
après une mêlée ordonnée,créa instantanément pour Virad,Jean-Marie
et Walter Spanghero et finalement Belzons,une situation d'essai que
n'a nullement inventé le rugby moderne,mais bel et bien le rugby de
toujours.Ainsi Narbonne mena-t-il par 4 à 3.
Ce fut superbement encore le cas de l'essai de Béziers,à la 25è mn,
comme Narbonne avait porté son avance à 7-3 par un but de Bena-
cloï.Cette fois,l'attaque de papa partit d'une touche lointaine pour
aboutir,sur l'autre aile,aussi classiquement qu'il est possible,à un dé-
bordement de Navarro avec le concours décisif du jeu Pesteil interca-
lé.Il fallut le second drop de Richard Astrepour enregistrer,à la mi-
temps,unécart de 10 à 7qui ne voulait encore rien dire.
Osons dire ici que la suprême qualité de la passe de JoMaso et,surtout
son instantanéité,jetèrentassurément la lumière originelle des flam-
boyantes intentions narbonnaises,tout de suiterlancées par un superbe
côté fermé Maso - Benacloï - Dumas - Walter Spanghero,à l'attaque
de la seconde mi-temps.Ce fut le fait de cette irrespirable seconde mi-
temps que cette obstination narbonnaise dans le jeu déployé quand la


La joie des Biterrois éclate,de gauche à droite,Albert ferrasse,
Richard Astre,Olivier Saisset et Jack Cantoni.
Les supporters biterrois portent en triomphe Georges Mas,
président de l'A.S.B.

mêlée biterroise pourtant,forte d'un Vaquerin, d'un paco, d'un Buono
mo surpuissants,prenait sourdement l'avantage.A la 47è mn,une fra-
cassante percée de Viard échoua.
Mais cette résolution ne resta pas sans profit.A la 55è mn,Benacloï
égalisait à 10 partout,juste le temps de remettre en jeu et,cette fois,
servi en seconde vague après un déploiement à la main Maso-Viard-
Montlaur,on vit Sangali s'infiltrer dans un mouchoir de poche dans le
dos d'une défense biterroise appelée sur l'aile de Dumas,et tirer à
mort sur sa cuisse bandée,pour finir tout seul à l'essai.
Un but de Cabrol,ramenant le score à 14-13,ne suffit pas à dissiper
l'impression que le titre allait rester à Narbonne,avec tous les senti-
ments qui s'y attachaient pour un Walter et un Jo et pour tant de con-
fiance accordée à l'attaque,cette attaque martyrisée par tous les pro-
phètes de l'étouffe-rugby.Ajoutons que le bonheur était total,par la
grâce de Béziers aussi,d'une vivacité emballante à la relance.
Et il fallut donc ce dénouement poignant,cette dernière balle cueillie
en touche par Palmié,pareille à celle de Claude Spanghero à Cardiff,
mais non sans quelques constestations narbonnaises qui tortureront
peut-être longtemps M.Palmade,pour que le bouclier revint finale-
ment à Béziers que l'an classera au moins champion d'une époque à défaut de le reconnaître pour seul vainqueur de ce dimanche mémo-
rable.Si Paris valait bien une messe,le rugby valait bien cet exploit des
deux géants du Languedoc.
..........................................................................Denis Lalanne

Réhabilitation d'un Rugby
Donc,Walter Spanghero terminera son éblouissante carrière sans
avoir été champion de france.C'est bien le seul regret que puisse nous laisser cette finale riche et pleine,indécise comme un sondage prési-
dentiel,tendue certain débat télévisé et finalement,admirable dans la
forme comme dans le fond.
Ce fut du grand et beau rugby,sinon un rugby d'anthologie.Mais ce fut aussi une anthologie de tous les gestes,de toutes les approches et
de toutes les tentatives du meilleur rugby.
Car l'esprit était là,hier.Non point celui d'un rugby aléatoire,débridé
et fou.Mais celui d'un jeu pensé,construit et voulu.Tout celà fut,sans doute,un peu plus net à Béziers qu'à Narbonne.Il y avait plus de for-


Les demis biterrois Cabrol et Astre dont le rôle fut prépondérant
dans la conquête du titre.

ce chez les Biterrois,elle était plus lente,mais aussi plus contenue,au sens plein du terme.Un coup au but et une somptueuse attaque de 80 mètres,terminée par l'essai magistral de Sangali,avaient bien,en l'es-
pace de deux minutes,redonné le dessus à Narbonne.Et puis,il y eut
cette double faute de Maso (dégagement manqué) et de Walter (balle
gardée au sol trop longtemps)*-photo ci-dessus-,pour ramener Bé-
ziers à un point.
Béziers serait-il la France,etCabrol rejoindrait-il Bérot et Romeu dans
la légende des coups de botte miraculeux,ceux qui rétablissent les si-
tuations les plus désespérées à l'ultime seconde?D'un tir du droit,sec
comme une trique, "Fort Cabrol" fit effectivement avaler aux Orange
amers les durs pépins de la réalité.
On dira sans doute que le rugby d'école,rigoureux,posé, et précis,l'a
emporté sur le jeu moins strict et quelquefois plus inspiré pratiqué
par les vaincus.Conclusion nonévidente.S'il est vrai,en effet,que Bé-
ziers aurait dû gagné son match dans les regroupements où Narbonne
fut largement dominé,et dans ce discours d'une méthode que décla-
mèrent ses joueurs tout au long des 80 minutes,c'est pourtant ailleurs
que les Biterrois ont triomphé: dans cette longue échappée romanti-
que de Pesteil conduisant à l'essai de Navarro,dans les drops inspirés
d'Astre,dans ce coup de dé de la dernière minute enfin,qui permettra
à Cabrol de rejoindre Cantoni au Panthéon des sauveteurs biterrois.
De toute les finales gagnées par Béziers,celle-ci sera-t-elle la plus bel-
le?Elle restera en tout cas celle d'une démonstration réjouissante,par
deux équipes au registre élargi,qui ont montré à l'évidence qu'elles
aussi savaient jouer au rugby à quinze et pas à huit seulement

..........................................................................Edouar Seidler

 

Revivez en Vidéos,les points forts du match !

VIDEOS: Avant match , Essai de Sangali ,Drop de Cabrol ,

 

Revivez en Images,le match!

Archives photos: (((à venir bientôt)

Le Grand Armand Vaquerin et les Avants de Béziers,devant Claude Spanghero,épaulé par Senal,Martin,Estève et Cabrol se trouvant sur la gauche.

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mitiés rugbystiques, Jean-René.